LA MÉRULE - LES PROFESSIONNELS DU TRAITEMENT DU BOIS
Encore peu connue du grand public, la mérule est le champignon lignivore le plus nocif et destructeur pour nos habitations.
Présente dans 50 départements en France et provoquant des ravages en Bretagne, Normandie et dans le Nord, la mérule laisse les propriétaires d'habitations atteintes dans la plus grande détresse : Maison inhabitable, travaux de réhabilitation au coût exorbitant, non couverts par l'assurance habitation, bref, une véritable catastrophe.
Si vous avez remarqué la présence d'un champignon dans votre maison, parcourez ce site pour vérifier s'il s'agit de la mérule. Si tel est le cas réagissez rapidement, faites venir un professionnel et lancez des travaux pour sauver vos murs.
Face au caractère récidiviste de la mérule, il est impératif de faire intervenir des professionnels, spécialistes en la matière et qui sauront apporter le traitement adéquat pour votre maison.
L'annuaire Mérule-Info recense des professionnels dans toutes les régions de France qui allient savoir-faire, connaissances mycologiques et certification pour les traitements fongicide
Ce qu'il faut éviter :
Nettoyer la mérule avec de l'eau de javel : loin de la tuer, celle-ci accélère le développement du champignon !
Gratter la mérule : Par cette action vous libérerez des spores dans l'atmosphère et donc contribuerez au développement du champignon.
Avant toute autre chose, il est impératif de régler le problème de l'humidité avant de passer à l'étape suivante.
Réparez les fuites, asséchez au maximum les surfaces humides, aérez la zone d'infestation. Il a été prouvé qu'une mérule ne survit pas au-delà de trois semaines si le taux d'humidité du bois environnant est inférieur à 22%.
Une fois que vous avez rééquilibré le taux d'humidité, vous allez pouvoir passer à l'étape du traitement.
Traitement chimique
Ces traitements commencent par une dépose de tous les éléments atteints. C'est là que les mauvaises surprises se révèlent. On peut découvrir que la mérule a attaqué bien plus que l'on imaginait. Ensuite il faut brûler le bois enlevé, ôter tous les revêtements de sol imperméables, linoléum, moquettes, pour vérifier que les sols ne sont pas atteints. Une fois les surfaces atteintes mises à nu, elles seront grattées et brossées dans le but de supprimer tous les rhizomes et vérifier qu'ils ne s'évadent pas dans les joints. Pour plus de sécurité, les murs et sols seront passés au chalumeau pour éradiquer tout rhizome. Selon le degré de dégradation, il y aura une application en surface et/ou par injection d'un traitement fongicide. L'injection est pratiquée après perçage de trous dans les surfaces dont le nombre est défini par le degré d'invasion.
Les bois, quant à eux, seront directement forés et subiront un traitement par injection.
Ces traitements sont efficaces durant plusieurs années.
Traitement par air chaud
La pièce infestée est bâchée et la température est portée à 50 °C.La température est maintenue 16 heures pour éradiquer le champignon, qui ne supporte pas ces chaleurs extrêmes. Cette technique n'est pas encore très développée en France, mais elle est permet à la fois de tuer la mérule et d'assécher le bâtiment. Par ailleurs elle est naturelle dans le sens où aucun produit chimique n'est utilisé. Grâce à cette technique, tous les nuisibles sont éradiqués, la réussite est maximale. Certaines entreprises sont spécialistes de ce procédé et sont en mesure de traiter des bâtiments entiers comme des églises.
Mise en garde :
Malgré le traitement aux produits fongicides, il est impératif d'aérer régulièrement la maison et notamment les lieux les plus propices à accueillir le champignon surtout lorsque vous avez déjà été victime de ce dernier. Car la mérule est capable de rester en latence jusqu'à ce que les produits fongicides deviennent moins efficaces……pour reprendre son action dévastatrice.
Certification CTB-A +
Les professionnels détenteurs de ce label offrent une garantie de 10 ans sur les traitements qu'ils proposent. Si dans ce laps de temps, vous êtes de nouveau victime de la mérule, alors le professionnel s'engage à revenir pour appliquer un nouveau traitement et ce, sans frais.
Afin d'éviter d'être à la fois victime des xylophages et de professionnels malveillants, nous vous conseillons de demander la copie du certificat de qualité CTB-A+ si vous devez faire réaliser un traitement à votre domicile.
La certification CTB-A + implique qualité et exigence de la part du professionnel.
Le professionnel s'engage à fournir à son client la copie du certificat CTB-A+, à lui expliquer la loi termites, ainsi que les modalités du traitement qu'il va appliquer pour le traitement. Il doit en outre fournir un devis détaillé et complet conformément aux exigences du CTB-A+. Ce devis doit être le reflet exact de l'intervention qu'il décrit et pour laquelle le client a donné son accord. L'intervention doit être faite dans le délai noté sur le devis, si un retard survient, le client doit être informé de celui-ci.
Le professionnel certifié se doit de faire les travaux curatifs dans des conditions de sécurité conformes à la réglementation, et de pourvoir à la formation nécessaire afin d'avoir des techniciens expérimentés dans le traitement des bois et autres matériaux, selon les référentiels du CTB-A+.
Afin de garantir l'efficacité de son traitement, le professionnel s'engage à utiliser des produits certifiés CTB-P+ ou équivalents, de bien mentionner à son client les parties dégradées réclamant un traitement, de lui expliquer les bonnes conditions sanitaires pour éviter une ré-infestation et enfin de faire intervenir un professionnel du bâtiment pour identifier les pièces qu'il faudrait éventuellement remplacer.
Après traitement, le professionnel doit mentionner la durée de son engagement de ré-intervention en cas de nouvelle invasion. Et enfin il doit conserver le dossier du client durant toute la durée couverte par la garantie du traitement.
Sachez que tous les professionnels certifiés CTB-A+ sont régulièrement contrôlés par des inspecteurs techniques et qu'ils font l'objet d'un suivi annuel confirmant le bon respect de la charte. En cas de non-respect, des sanctions peuvent être prises.
Dégat et nuisance de la mérule
Les dégâts de la mérule sont assez variés, mais surtout, ils sont souvent de grande ampleur. Se développant à l'abri des regards, bien cachée derrière plinthes, lambris, revêtements de sols divers, elle n'apparait que lorsque son invasion est très importante. Voilà pourquoi entre le traitement pour l'éliminer et la rénovation qui s'ensuit, la facture est souvent lourde.
La mérule attaque tous les types de bois, à part quelques essences tropicales (iroko, douka, makoré, doussié). Sinon, elle marque une préférence pour les résineux, sans exclure les feuillus. Pourquoi ces bois-là ? Tout simplement parce qu'ils sont « tendres », c'est-à-dire qu'ils sont ceux qui possèdent un meilleur taux d'humidité et donc sont les plus faciles à assimiler. Ces bois-là sont également les moins chers, donc ceux que l'on retrouve le plus fréquemment sur une majorité de constructions
imaginez toutes les possibilités de croissance pour la mérule !
Vous verrez les bois changer de couleur, devenir plus bruns, ils s'effritent et se morcellent du fait de la disparition de la cellulose. Si les bois attaqués sont peint, alors vous verrez qu'ils se boursoufleront et se craquelleront.
On peut voir les parquets et plinthes gondoler et sentir une forte odeur de champignon.
Faisons le tour de ses méfaits :
Dégâts sur maçonnerie et autres : Lorsqu'elle traverse la maçonnerie, par le biais des joints de ciment ou des briques poreuses, sans les détruire elle abime ces matériaux et détériore les murs. Sans compter qu'elle se plait à entourer les fils électriques
.devons-nous vous rappeler que la mérule est pleureuse et que eau et électricité font des étincelles ?
La pourriture cubique :Voici la maladie qu'elle engendre sur les bois. Cela confère au bois attaqué un aspect calciné de couleur brune. L'assaut du bois provoque des cassures selon trois plans perpendiculaires. Le bois prend une couleur jaune, puis brune. Au dernier stade, lorsque l'on touche le bois, il se délite en petits cubes qui s'effritent et se réduisent en poudre.
Effondrement :Les hyphes de la mérule sécrètent des enzymes qui hydrolysent la cellulose, faisant perdre la structure interne du bois. Les fibres perdent toute résistance mécanique et n'assurent plus leur rôle de soutien. Evidemment l'effondrement est moins grave pour une armoire, mais il est dramatique et gravissime lorsqu'il s'agit de planchers, bâtis, charpentes et poutres.
Insalubrité : De par les risques à la fois sanitaires et de sécurité, il est impératif de quitter les lieux infestés, votre maison est devenue impropre à l'habitation. Il faut alors trouver de quoi se loger, acheter de nouveaux meubles (les anciens pourraient contenir des spores), faire attention de ne pas contaminer le nouveau lieu de résidence et pouvoir assumer deux loyers
Attention, la mérule se déplace !! L'homme, le vent, les animaux permettent aux spores de voyager et d'infester de nouveaux endroits.
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Problèmes sanitaires
Les dégâts sur la maison ne sont pas les seuls. La mérule s'en prend aussi à votre santé et à celle de vos enfants ! Même si aucun problème d'irritation ou d'inflammation n'a été observé, en revanche, les problèmes respiratoires sont relativement fréquents. (Asthme, bronchites, sinusites, otites)
La présence d'asthme provoqué par la mérule a été mise en évidence par des études menées dans les années 50 en Angleterre (travaux de Frankland) et confirmée une décennie plus tard par une étude allemande (travaux de Herxheimer) .et ceci aussi bien chez des personnes qui n'avaient pas d'asthme que chez des personnes déjà atteintes.
Par ailleurs, les spores de la mérule sont allergènes et si certains amateurs gastronomes en doutaient, elle est de plus toxique à l'ingestion ! Non, la mérule n'a rien pour elle !
Quoiq''il en soit, l'humidité trop présente dans une habitation est de toute façon nocive pour la santé, car elle favorise les allergies, bronchites, asthme, otites, sinusites et problèmes ORL.
En France on estime à 20% les maisons présentant un taux d'humidité au-delà de la norme.